Mon témoignage

Enceinte de mon premier bébé à 33 ans, nous choisissons avec mon compagnon un suivi pour un accouchement physiologique. Ce choix est une évidence pour chacun de nous.  Nous prenons donc contact avec les sage-femmes qui propose un suivi global pour accoucher sur le plateau technique de notre ville. Le suivi global permet au couple qui le désir d’être suivi par la même sage-femme tout au long de la grossesse et avec sa présence lors de l’accouchement. Le lien de confiance qui se met en place est très fort ce qui favorise un accouchement sécure.

Infirmière depuis plusieurs années dans le domaine de la petite enfance et aux vues de mes expériences en tant que stagiaire dans différents centres et services hospitalier, je ne pouvais envisager une grossesse médicalisée et pour moi « surmédicalisée ». Bien sûr, je ne niais pas l’idée que je pourrai rencontrer des circonstances particulières au cours de ma grossesse ou lors de l’accouchement, qui ne me permettrai pas d’avoir accès à ce choix de départ.

Cependant j’étais instinctivement persuadée que j’avais tout en moi, et que mon corps savait mettre au monde mon bébé car physiologiquement conçu pour cela.

Je voulais que la magie de la nature opère par elle-même et que l’on me laisse la liberté d’être actrice de mon accouchement. Cette liberté de guider mon bébé vers la voix de naissance à notre rythme, dans le calme, l’intimité, l’obscurité, le mouvement et la confiance de par la présence d’un nombre limité de personne autour de moi, c’est-à-dire mon conjoint et la sage-femme.

Je voulais accoucher et ne pas être accoucher.

Lorsque les premiers signes du travail se font ressentir, je contact ma sage-femme. Elle me confirme que cette grande aventure démarre. Comme prévu, je reste à domicile le maximum de temps possible. Je reste dans mon intimité, mes odeurs, mes repères, dans l’obscurité et l’intimité de mon environnement. Je peux me mouvoir à ma guise, prendre un bain, boire, manger…Me laisser tout simplement guider dans cette dance. 

La sage-femme arrive au bout d’une heure. Elle se rend compte rapidement que « je pousse déjà le mur » et que les vagues utérines sont puissantes et rapprochées mais aussi que je suis déjà dans ma bulle accompagnant mon enfant à naitre. Elle décide de m’examiner avec douceur et bienveillance pour constater la dilatation de mon col déjà à 9 et se rend compte qu’il faut partir immédiatement pour rejoindre la salle nature à l’hôpital. Elle hésite même à me laisser accoucher à domicile. 

Nous prenons la route pour 10 minutes de trajet. Je suis toujours profondément ancrée dans ce qui se passe dans mon corps. Je ressens ces serrements puissants qui permettent à mon bébé de descendre dans la voix de naissance. Je m’entends hurler, crier avec une telle force !!! Ces cris ne sont pas des cris de souffrance, ils sont libérateurs et me donne cette puissante force pour accompagner mon bébé. La sage-femme et mon conjoint sont présents me laissant accomplir, mon bébé et moi, cette naissance.

Mon fils est né au bout de 3 heures seulement. La naissance de mon placenta c’est fait quelques secondes après celle de mon bébé. 

Ni moi, ni mon fils avons eu une quelconque médication, injection ou autre intervention médical. J’ai seulement eu un touché vaginal. 

Puis la sage-femme s’assurant que nous allions bien, nous laisse rentrer à la maison au bout de quelques heures. J’étais tellement contente de retrouver mon confort, mon espace de vie avec tous mes repères et surtout d’être avec mon compagnon pour cette première rencontre.

Puis rapidement, je me suis posée une question car étonnée de la rapidité pour un premier bébé. Les informations données étaient plutôt de 10 à 12 heures en moyenne ou plus. Jamais je n’ai entendu qu’il était aussi possible de donner naissance en seulement quelques heures.

Alors pourquoi certaines femmes mettent au monde leur bébé en quelques heures et d’autres parfois sur plusieurs jours ?

J’ai trouvé différentes réponses à cela. Entre autres, ma formation en HypnoNaissance® fut une révélation. J’étais persuadée que j’avais tout en moi et que mon corps s’avait donner naissance naturellement et que mon bébé s’avait naître sans avoir besoin d’interventions extérieur ou seulement en cas de complications particulières et justifiées.

Je n’avais pas peur, j’étais confiante concernant mes capacités et celle de mon bébé.

1ère réponse :
HypnoNaissance, le syndrome de peur-tension-douleur

Le « syndrome peur-tension- douleur », comme il a été formulé par le Dr Dick-Read dans les années 1920 – qui a inspiré fortement le mouvement HypnoNaissance® remonterait à la fin du IIe siècle. A cette époque, le rôle des femmes évolue de mal en pis. Auparavant choyées, elles sont soudainement mises de côté. Au moment de l’accouchement, les soins pour les soulager sont interdits. Sans aide ni soutien, nombre d’entre elles meurent en couche de complications ou gardent un traumatisme profond qu’elles partagent. Dans les esprits, le raccourci « accouchement = risque de mort » se propage. 

Or, pour les praticiens en HypnoNaissance® c’est justement la peur qui créée une tension sur le col de l’utérus via les catécholamines (hormones du stress) et donc la douleur. En effet, les muscles de l’utérus se bloquent et se tendent sous l’effet de la tension provoquée par la peur.

D’où le but de la méthode Mongan : apprendre à la mère l’autohypnose afin qu’elle se connecte à son bébé dans ce profond état de détente. Cela favorise la production des endorphines, hormones naturelles fabriquées par le corps pour lutter contre la douleur en permettant aux muscles de l’utérus de s’étirer et permettre au col de s’amincir et s’ouvrir. Les endorphines sont 200 cents fois plus puissantes que la morphine.

2ème réponse :

Elle m’a été apporté à travers des conférences de Michel Odent, chirurgien et obstétricien reconnu

L’accouchement est un processus involontaire.

Quels sont les facteurs qui peuvent inhiber ce processus involontaire ?

 *L’absence de protection : froid, lumière,…
 *Le néocortex (cerveau logique, rationnel, de la pensée) est une spécificité de     l’homme (3x plus gros que celui du singe). Parfois au lieu d’être un outil, il devient un inhibiteur. 

C’est le concept d’inhibition néocortical. Quand le cerveau prend le contrôle, il obscurcit des fonctions physiologiques. 

Pour exemple :
La fonction natatoire (capacité de nager) : comment se fait-il que tous les mammifères sachent nager mais pas les humains ?

Au début (quelques semaines ou mois), le bébé immerger dans l’eau a de très bons réflexes natatoires (mouvements de nages, ouvre les yeux, serein…). Puis il perd cela et panique s’il est immergé dans l’eau.

Le néocortex s’est développé donc ce comportement natatoire archaïque est obscurcit par l’activité du néocortex.

*Le conditionnement culturel : l’accouchement est dit difficile car on donne des explications mécaniques et morphologiques (étude de la forme et de la structure externes des êtres vivants dans les différentes sciences biologiques) et peu physiologique (qui concerne l’activité de l’organisme humain. Se dit des fonctions et des réactions normales de l’organisme).

Mais si l’accouchement est difficile pour des raisons mécaniques, pourquoi certaines femmes accouchent en 10 minutes sans avoir sentie le travail et morphologiquement semblable à celle qui auront une césarienne après 48 heures de travail ?

Ce qui explique ces différences ce n’est pas mécanique mais la puissance du néocortex humain. Il peut obscurcir des fonctions physiologiques humaines.

La solution que la nature a trouvée pour rendre l’accouchement possible et facile dans notre espèce : le néocortex doit se mettre au repos.

L’accouchement est le travail du cerveau primitif.

Une femme qui accouche facilement et rapidement donne l’impression à un moment donné de s’être coupé du monde ; oublie tout ce qu’elle a lu dans les livres ; peut avoir des comportements dit « inacceptable » pour une femme civilisée (jurer, crier, mordre…) ; elle trouve des positions « bizarres », inattendues, primitives ; elle perçoit des odeurs que personne d’autres ne sent…Ce sont d’excellents signes de réduction de l’activité néocortical.

Quels sont les besoins de base de la femme qui accouche ?

Protégée/protection contre tout ce qui peut stimuler l’attention car cela stimule le néocortex : 

– Le langage : plus on parle, plus on ramène la maman dans son mental.

– Se sentir observer ce qui peut gêner. La bonne attitude est la simple présence. Michel Odent explique que les sage-femmes devraient se mettre dans un coin ou une autre pièce et simplement écouter ce qui se passe. Les sage-femmes habituées à pratiquer des accouchements naturelles savent par la simple écoute  comment le travail avance. En HypnoNaissance®, le compagnon a un rôle fondamental. Il est le garant de la sécurité, du calme et de la détente de sa compagne. C’est lui qui fait le lien avec le personnel soignant.

– La lumière : la mélatonine (hormone de l’obscurité) travail en synergie avec l’ocytocine au niveau du néocortex. La mélatonine permet de réduire l’activité néocortical. Il existe des récepteurs utérins à la mélatonine. L’utérus lui-même est sensible à l’hormone de l’obscurité. Il travaille avec les récepteurs à l’ocytocine (l’hormone de l’amour qui permet de stimuler les vagues utérines).

A ce jour, peu de femmes mettent au monde leur bébé et leur placenta en libérant ce cocktail de l’hormone de l’amour.

La physiologie de la naissance est trop peu connue et expliquée aux futurs parents et aux soignants. C’est aussi par la connaissance que nous devenons plus conscients et que nous pouvons prendre confiance en notre pouvoir de donner naissance. 

J’espère de tout cœur, que chaque femme pourra retrouver ce pouvoir et cet instinct. Que la peur véhiculée par le conditionnement culturel et la surmédicalisation fera place à notre capacité naturelle de donner naissance.

Cependant, je suis agréablement surprise de voir des maternités créer des « filières physiologiques ». L’accouchement naturel est possible au choix des couples. Le plan de naissance est accueilli et respecté par l’équipe médical. La demande est grandissante et nécessaire afin que ces lieux de naissance voient de plus en plus le jour.

Au plaisir,
Fanny